La pastorale des migrants aux côtés des mineurs non accompagnés

Chaque année, des milliers de mineurs étrangers non accompagnés (MNA) fuient la guerre, la misère ou les persécutions dans leur pays, espérant trouver en France un avenir plus sûr, plus digne, plus humain. Après avoir traversé plusieurs frontières et parfois la Méditerranée au péril de leur vie, ces jeunes arrivent souvent seuls, traumatisés, et sans repères.

Beaucoup d’entre eux ont vécu des situations extrêmes : violence, exploitation, perte de proches, naufrages. Une fois sur notre sol, la réalité ne devient pas forcément plus douce. Avant d’être éventuellement reconnus mineurs, ils doivent entamer un recours administratif complexe, souvent sans soutien, parfois sans hébergement ni nourriture.

Face à cette urgence humaine, le Diocèse de Lille, par le biais de la Pastorale des Migrants, agit concrètement. En lien avec des mouvements d’Église, des associations, des familles d’accueil et des paroisses, plusieurs lieux sont mobilisés pour accueillir ces jeunes :

  • La maison à Wambrechies,
  • La maison Paul VI à Tourcoing (14 jeunes hébergés),
  • Des établissements scolaires catholiques,
  • Et de nombreux bénévoles qui offrent leur temps, leur écoute, leur présence.

« Nous sommes tous frères. »

Ce cri d’humanité résonne avec force dans notre foi et notre mission d’Église. Accueillir un jeune, c’est accueillir le Christ lui-même. C’est aussi faire société autrement, à hauteur d’homme, dans la justice et la compassion.

Dans les lignes qui suivent laissons-nous saisir par leur cri :

Les jeunes venus d’ailleurs se racontent  

  • La vie était trop dure dans mon pays. J’espérais une vie meilleure en France. Je ne pouvais imaginer que la vie allait être si difficile : vivre dehors, sans avoir à manger…
  •  Utopia 56 nous a accueillis, puis des paroisses, des familles d’accueil nous ont hébergés.
  •  J’ai vécu 4 mois sous tente aux Bois Blancs à Lille, j’avais faim, je n’arrivais pas à dormir…
  • Le matin, nous pouvions avoir un café et prendre une douche ; le soir, nous faisions la queue aux restos du cœur pour avoir un repas.
  •  Je suis mineur, j’ai des papiers. Pourquoi me laisser dehors 4 mois et devoir faire un recours de minorité avant d’être pris en charge par l’ASE ?
  •  Le Centre de la Réconciliation nous aide pour obtenir une carte consulaire, une carte de transport, une carte AME, … et nous propose des avocats pour nous aider dans nos démarches de papiers.
  •  Je suis mineur en recours de minorité, j’ai envie d’aller à l’école pour avoir un métier et aider ma famille.
  •  L’ESF nous permet une remise à niveau, puis des lycées catholiques nous accueillent gratuitement pour faire une formation.
  •  J’ai mis 2 ans pour arriver en France ; j’ai traversé plusieurs pays puis nous avons fait naufrage en Méditerranée, mon oncle m’a laissé le gilet de sauvetage, il est décédé avec d’autres.
  •  A la maison Paul VI à Tourcoing, on se sent chez nous, en sécurité, c’est une famille pour nous, il y a beaucoup de bénévoles qui nous aident.
  •  La famille me manque. Je voudrais préparer un métier, trouver du travail et fonder une famille.
  •  La maison Paul VI est notre famille. Nous apprenons à faire la cuisine, le ménage, nous pouvons manger à notre faim grâce aux dons des restos du cœur, du Secours Populaire, des paroissiens, des voisins, grâce aux collectes dans les magasins, …
  •  Arrivé mineur en France, je suis une formation et je donne satisfaction. Majeur maintenant, j’ai reçu une O.Q.T.F. !
  • Je suis suivi par un avocat et vais demander un récépissé au juge, je veux rester en France !