VOUS PRIEZ, VOUS AIMEZ…

« Vous priez, vous aimez. Voilà la mission de l’homme. Voilà son bonheur sur la terre » nous dit le Saint curé d’Ars fêté le 4 août. Rien à ajouter! Mais… tout à commencer, ou recommencer sans cesse ! Prier et aimer s’appelant l’une l’autre comme l’inspiration et l’expiration les plus profondes de l’être. Prier et aimer étant les joies indicibles et les responsabilités les plus éminentes de tout un chacun. Prier et aimer, dont nous serons interminablement les heureux balbutiants. Prier et aimer ne requérant d’autre « diplôme » que de consentir à se recevoir de la divine source. Prier et aimer, ces deux perles dont il faut être le Saint curé pour si bien discerner leur lumineuse urgence, en ce monde secoué par l’épreuve et aux aguets de contamination. Prier et aimer inscrits dans la Croix glorieuse, parce que combat de chaque jour, et expérience féconde de passages essentiels. Amis qui visitez les supports diocésains de Lille, votre serviteur créa, il y a quelques années, pour les journaux paroissiaux le titre d’une rubrique « Dessine-moi un diocèse ». Le titre plut parce qu’il recouvrait l’intention toute simple de dire ce que les gens avaient de plus intense en eux dans ce Nord de France. On ne dessine rien sans l’autre! Chacun reconnut dans ce titre, bien sûr, la disponibilité toute apprenante du Petit Prince. Dessinerons- nous le diocèse autrement qu’en humbles priants et aimants? L’Assomption de Marie n’est-elle pas la plus divine et la plus incarnée de cette aquarelle désirée par le Seigneur ? Prier, aimer, dès ce matin. Dans l’oratoire de notre intimité. Dans l’amour du foyer. Dans la fraternité d’une communauté. Sur les GR de l’été. Dans la fraîcheur d’une cathédrale contemplée. Prier et aimer dans le pain d’amitié, dans la Parole brûlante que Marie recueillît en elle et dont son Assomption est lumineux rayonnement. Parce que le frère rencontré dans la rue, comme le peuple libanais, et tant d’autres visages, sont une même intercession et une même action ! « Dans cette union intime, dit encore admirablement, et si simplement, Jean-Marie Vianney, Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble. On ne peut plus les séparer. C’est une chose bien belle que cette union de Dieu avec sa petite créature. C’est un bonheur qu’on ne peut comprendre ». On ne peut comprendre… On prie, on aime, et c’est si nécessaire et si rénovant!

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde