TRANSFUSION D’UN AMOUR

TRANSFUSION D’UN AMOUR

Il y a quelques semaines, j’écrivais dans Croix du Nord à quel point le combat contre la leucémie d’une petite fille de trois ans m’édifiait plus que tout discours.  Les « retours » vers  cet article furent nombreux.
J’avoue n’envisager d’autre angle  pour cet éditorial  de rentrée.
N’y voyez surtout  pas paresse d’écriture, mais convergence  d’un message d’amour. D’un essentiel à redécouvrir.

La vitalité de cette enfant et les soins qui lui sont prodigués sonnent tellement comme  un appel à hiérarchiser autrement nos échelles d’urgence, de susceptibilité et d’impatience. Les rentrées  sont en effet  ces « pièges à détails » dans lesquels le diable aime tant s’incruster.

Or, que valent nos plans et stratégies, s’il leur manque l’amour?
Que  vaut une vie,  si elle n’est reçue et donnée ?
Nous sommes à une telle croisée d’enjeux planétaires et pastoraux.
Centrer sa méditation sur une petite « icône vivante » n’est-il pas recouvrer la raison première d’espérer et aimer ?
Au calendrier des semaines à venir nos évêques seront en visite ad limina à Rome,  et un Congrès Mission s’organisera en plusieurs métropoles dont Lille.
En ces événements  diocésains, nationaux  et universels, comme en chaque communauté locale, nous héritons d’une transmission de la foi, et devons impérieusement la revivifier aujourd’hui sur des chemins nouveaux.

C’est ici que le cathéter de cette petite « patiente » prend signification symbolique.
Il lui faut consentir à le porter nuit et jour,  (au prix d’une gêne,  ô combien perceptible !) afin que lui soit transfusé le plus vital.
Les consentements et décentrements à venir ne manqueront pas pour qui cherchera à être davantage fidèle du Christ.

Le Pape François, durant sa propre hospitalisation cet été, désira présider l’angélus, entouré d’enfants soignés en oncologie : « Réapprendre à voir ce qu’il y a de grand dans les petites choses, et considérer ce qu’il y a de petit dans les grandes. Dépendre de la bonté et de la sagesse des autres. Une croissance nouvelle qui advient après une taille sévère. Laisser le Seigneur nous transformer » écrivait-il en 2020.

Que nos rentrées soient à cette justesse d’attention relationnelle et de conversion missionnaire !

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde