Si Noël n’advient en nous…

Il habitait le quartier populaire du Pile à Roubaix. Sa renommée dépassait largement les rues qui lui étaient familières. Un monde considérable venait à son domicile. Il disposait en effet d'un don. Capable de relever les personnes d'un blocage dorsal. Humble aussi pour savoir dire à son interlocuteur si son mal ne relevait pas de sa compétence. Ce talent suscitait la jalousie. On lui tint procès. Lors du jugement, la greffière fut soudain percluse de douleurs. Il l'en libéra ! C'est peu dire que ce fait éclaira ceux qui devaient l'être. Le Musée la Piscine à Roubaix rend aujourd'hui hommage à ce témoin de proximité.
Il y a comme cela dans l'existence des acteurs du bien commun qui ne cherchent pas l'éclat. L'événement de Noël revêt les aspects de ce paradoxe. Tout en clair-obscur. La Nouvelle qu'il contient est bonne entre toutes. Il n'en est pas de plus bouleversante et fondatrice. Dieu est venu prendre en Jésus notre humanité, en tous points excepté notre péché ! Cette joie est universelle. Les anges se joignent aux bergers afin que le ciel atteste et loue la divinité faite homme. Le prophétisme messianique l'avait annoncé. Pourtant, Bethléem est une toute petite cité n'ayant même pas de place à l'hôtellerie pour le divin sauveur !

Bethléem, aujourd'hui à la merci des tensions que l'on sait… Deux millénaires après, la commercialisation païenne dénature le mystère de cette naissance comme s'il fallait catéchiser indéfiniment le cœur de l'homme à la venue salvatrice de l'Amour. Deux mille ans après, l'enfant est fragilisé dès sa conception ainsi que sur les chemins de l'errance migratoire. Tel le divin Christ dont Marie fut le saint maternel habitacle, et dont Joseph assura la bienveillante protection. "Pourquoi le bien peine-t-il tant à être accueilli ?" interroge cette personne. Pourquoi la lumière de Bethléem portée en nos célébrations est-elle si fragile ?

L'homme, se prenant pour l'égal d'un dieu, peut-il lire le visage de Dieu sous le signe de l'enfant ? Un Sauveur nous est né ! La véritable frontière entre son accueil et l'indifférence à son égard est d'abord tracée dans le cœur de chacun. Rien ne changera en nos réseaux et sur la planète si l'amour ne prend d'abord naissance en notre intérieur. Rien n'adviendra de nos personnes si Noël n'advient en nous. Nous ne pouvons rayonner que de Celui dont nous accueillons l'intérieure et lumineuse venue. Prenez le temps de lire, chers internautes, ce que l'attente de la Naissance du Christ suscite en nos communautés du diocèse. Que votre Noël soit source d'un renouvellement spirituel et fraternel. Bel Avent et Sainte Nativité à vous.

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde.

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