SÉCHERESSE EN HAUTS DE FRANCE

SÉCHERESSE EN HAUTS DE FRANCE

Cet agriculteur de Fournes-en-Weppes exprime ce que ressent toute sa corporation.
« Il faut descendre comme jamais dans la terre pour rencontrer un peu d’humidité ».
Oui, la sécheresse frappe les Hauts de France.
Les aïeux invoquent l’après-guerre pour retrouver semblable aridité.
L’actuelle situation, il est vrai, serait plus cruciale encore  du fait de l’accélération climatique.
Tout est perturbé ; une éventuelle eau orageuse et diluvienne serait dévastatrice.
« Même pas un peu de rosée matinale. Et ce vent qui assèche ».
Les plants ont piètre stature en un tel contexte. Leur promesse de croissance s’avère vaine.

Amis lecteurs, qu’en est-il de l’irrigation de notre cœur ?
Notre vie intérieure n’est-elle pas souvent à l’image de cette météo devenue structurellement préoccupante ?
« Quand on veut que l’eau coule en un endroit défini, il faut creuser le sol. Il faut creuser un chemin surnaturel en nos âmes.
Avoir à cœur de chercher Dieu véritablement » insistait la fondatrice des Orantes de l’Assomption, Isabelle de Clermont Tonnerre.

Chercher Dieu ? Le chercher véritablement ?
On recense en ce moment de multiples soifs existentielles.
Elles s’expriment en forte résonance.
Ici, la lettre d’un catéchumène.
Là, le cri entendu en permanence d’accueil.
Plus loin, la conversation spontanée sur le parvis de l’église ou dans un tiers lieu.
Mais aussi dans l’ambiance confiante d’un Pèlerinage.

La société ne répond trop souvent que par la croûte terrestre endurcie. Le sec inédit de ses propositions.
La vraie vie se fore aux profondeurs.

Ce que sait le paysan, l’être spirituel l’éprouve.  Il le conseille sans fard.
Nul ne comprend, en effet, la soif d’autrui s’il n’a jamais aspiré lui-même  l’inextinguible désir.
Est-il une eau qui, se raréfiant, sera de plus en plus cherchée ?
Notre âme a-t-elle soif du Dieu vivant ?
Nos communautés chrétiennes sont-elles l’arbre planté près du ruisseau, loué par le psaume premier?
« Il donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt » (v3)
Simplifions nos… « processus ».
Creusons profond en quête de l’humble filet.
Notre gratitude  aux professions nourricières ! On ne les remercie jamais assez en temps opulent.
Solidarité envers votre âpre et noble tâche.

Que la parabole nous réveille, chers amis !
Le christianisme qui se dessine ne sera authentique que s’il conjugue proximité et intériorité.

Gérard Defois, en son abondante bibliographie, écrivit : « Comme la rosée de l’aurore » Livre peut être le plus marquant.

Que vienne cette rosée fertiliser l’engendrement qu’on n’attend pas…

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde