Saint François de Sales

À l’occasion du quatrième centenaire de la mort de saint François de Sales, le pape François évoque, dans cette courte lettre apostolique, le parcours, le message et l’héritage de celui que saint Jean-Paul II avait surnommé « le docteur de l’amour divin ». Pasteur infatigable, prédicateur hors pair, évêque proche de son troupeau, François de Sales puisait son énergie apostolique avant tout dans la prière, expression de son amour pour Dieu. Sans celui-ci notre mission de chrétiens ne peut se déployer de manière authentique. Saint François de Sales a su frayer un chemin à l’Évangile dans une période de crises et de bouleversements divers. À son école, nous inspirant de son action, nous pouvons contribuer à bâtir une Église à l’écoute du monde, toujours plus fidèle au Christ et à l’Évangile. Depuis son élection en 2013, le pape François ne cesse d’interpeller les chrétiens et les personnes de bonne volonté à oeuvrer pour plus de justice sociale et de fraternité, engageant l’Église sur la voie de la conversion missionnaire.
Préface de Mgr Bernard Podvin, Missionnaire de la Miséricorde

 

Au cours d’une soirée conviviale à Bailleul lundi 6 mars, Mgr Bernard Podvin a présenté à une assemblée attentive la lettre apostolique Totum amoris que le pape François a rédigé pour le 400e anniversaire de la mort de saint François de Sales. Dans cette lettre, notre pape se fait le pèlerin des derniers jours du saint et décrypte les accents spirituels de celui dont la vie est un témoignage inspirant pour nous encore aujourd’hui.

“C’est la charité et l’amour qui donnent le prix à nos œuvres.”

Né en Savoie en 1567, mort à Lyon en 1622, François de Sales est un homme de son temps à cheval entre deux pays, entre deux siècles passionnants : il nous appelle à regarder aussi notre temps avec espérance. Habité par l’Esprit Saint, c’est un passionné de la rencontre pastorale, de l’écoute de chacun : il accueille avec amour et douceur tous ceux qui s’adressent à lui.

“Il faut que le cœur parle au cœur, pas seulement aux oreilles.”

Son accompagnement spirituel est rempli de respect pour la liberté de l’autre. Sans cesse, il tisse ensemble les fils de la grâce que Dieu nous donne sans limite, de la volonté de Dieu pour nous qui se manifeste dans notre état de vie et de la liberté humaine à y répondre :

“La grâce nous presse mais jamais ne nous oppresse.”

“Dieu est le Dieu du cœur humain.”

Pasteur libre, courageux et infatigable, François de Sales parcourt son diocèse « avec les armes de la charité ». Il rencontre les Puissants avec une grande liberté ; le roi Henri IV dira de lui que « c’est un oiseau rare. ». Il fait lui-même le catéchisme aux enfants dans sa cathédrale d’Annecy et accompagnera spirituellement des centaines de personnes de toutes conditions sociales. Toujours avec douceur et humilité mais sans mièvrerie, maître de délicatesse mais aussi d’exigence. Jamais il ne se laissera récupérer par quiconque.

Et pour lui la vie spirituelle est pour tous : clercs, religieux et laïcs, enfants, hommes et femmes. Tous sont appelés à prier et à discerner pour prendre leurs responsabilités dans le monde, chacun dans son état de vie. Son combat est celui de l’évangile à la suite de Jésus : « Venez à moi … je suis doux et humble de cœur » à la mode salésienne :

“Le monde devient si délicat, il faut le prendre avec des gants parfumés … et lui dire qu’il est aimé.”

Un message pour le XVIIe siècle comme pour le XXIe siècle !

Marie-Christine Cahour 

Groupe Nord des Filles de saint François de Sales 


Qui était saint François de Sales ?

Saint François de Sales (1567-1622) est né en Savoie et en a été l’évêque de 1602 à 1622. Le jeune François n’était pas du tout destiné à devenir prêtre mais à s’engager dans une brillante carrière juridique. Encouragé par son père, François s’implique beaucoup dans ses études de droit. Celles-ci l’amènent à Paris et lui font connaître intrigues politiques et effervescence de la vie étudiante. Mais c’est aussi les fondements de sa foi qu’il creuse et recherche. Plongé dans les écrits de Saint Thomas d’Aquin et de Saint Augustin, il connaît d’ailleurs une grave crise spirituelle. François est en effet rempli de doutes quant au salut de son âme et à la prédestination de Dieu à son égard. Mais c’est en l’amour de Dieu qu’il trouve la paix, un amour sans conditions.

De retour en Savoie, son père l’accueille avec joie et fierté. Bibliothèque à disposition, barreau de Chambéry, fiancée : le père de François veille à la réussite de son fils ! Mais pas question qu’il devienne prêtre. Par chance (ou Providence) le poste de prévôt (aujourd’hui « vicaire général », 2e personnage du diocèse) se libère. Dans ces conditions, la famille de François accepte qu’il rentre dans les ordres.

Homme de terrain dans une région divisée entre protestants calvinistes et catholiques, il n’arrête pas : il prêche, confesse, enseigne, rend visites aux plus petits. Connu bien au-delà de la Savoie pour son engagement, il est nommé évêque en 1599.

Pourquoi a-t-il été nommé « saint patron des journalistes » ?

François de Sales n’a eu de cesse de dialoguer avec les protestants. Dans cette période de Contre-Réforme, il est persuadé de la puissance des armes spirituelles (conversion du cœur, prière, charité et exemple de vie) pour faire passer ses idées. Parce qu’il ne peut pas atteindre tout le monde par ses prédications, il décide de les faire imprimer pour les afficher dans des lieux de passages et les glisser sous les portes. Ces feuilles imprimées qui sont des « gazettes » lui valent d’être le saint patron des journalistes et … l’un des premiers auteurs de presse paroissiale ?!

Quelques saints journalistes

Saint François de Sales a eu l’idée d’utiliser l’imprimerie pour une plus grande diffusion. Pauline Jaricot, écrivait des lettres dans le monde entier pour donner des nouvelles des missions ; elles deviendront Les anales de la propagation de la foi, la plus ancienne revue missionnaire. Le père Danier Brottier a crée deux journaux, le bulletin paroissial et le bulletin du Souvenir Africain pour soutenir les missions. Saint Maximilien Kolbe a fondé en Pologne le monastère de Niepokalanow , c’est à dire “la Cité de la Mère Immaculée de Dieu”, un centre de presse pour répandre la foi catholique partout dans le monde.