Retrouvailles pour les religieuses et religieux
Pour la première fois depuis des mois, religieuses et religieux du diocèse de Lille se sont retrouvés le 29 août dernier au Monastère de la Plaine.
Malgré un programme allégé et des rencontres démultipliées, les sourires, masqués, ne trompent pas : ils sont heureux de se revoir et d’échanger sur leur vécu de ces mois bien particuliers.
“On n’est pas des moines !”
Cela peut étonner dans la bouche de religieux et pourtant, les communautés aussi ont souffert du confinement et de cet isolement, elles qui donnent leur vie pour être auprès des autres.
Souffrance de ceux qui vivaient seuls, de ceux qui ont été séparés de leur communauté ou encore isolés en Ehpad. Le téléphone ou les appels vidéo auront été leur bouée pour se soutenir les uns les autres.
Le confinement s’est aussi fait ressentir au sein des communautés plus nombreuses. Chez les bernardines ou chez les dominicains, au fil des semaines la vie en communauté a pu parfois sembler “pesante”.
Mais tout n’a pas été négatif, loin de là. Le confinement a ainsi permis à certaines communautés de prendre un temps de repos et de resserrer les liens de fraternité qui les unissent.
Les temps de prière se sont multipliés et des initiatives ont vu le jour dans chaque communauté, mais la vie eucharistique n’a pas son pareil au cœur de l’Eglise. Elle leur a cruellement manqué. Pour combler l’absence, ils se sont joints à la communauté catholique, virtuellement, lors des retransmissions des messes par la radio RCF ou sur les réseaux sociaux.
Et chaque jour, sans relâche, ils ont porté toutes les intentions reçues de ces chrétiens qui avaient besoin de leur soutien dans la prière.
“La mission parmi les gens, c’est notre vie”
Confinés mais pas démotivés, les communautés ont redoublé d’efforts et de créativité pour être présents auprès de ceux qui comptaient sur leur soutien, leurs prières.
A Grande-Synthe, les sœurs de la Providence de Portieux ont apporté leur aide au Secours Populaire.
A Roubaix, les sœurs de l’Annonciation Bobo-Dioulasso ont pu découvrir la richesse des relations d’un quartier dans lequel elles venaient d’emménager.
Sr Marie-Françoise, xavière, a elle passé son confinement dans sa voiture, passant sous les fenêtres des habitants de Dunkerque pour se rendre présente auprès de ceux qui auraient pu se sentir oubliés. Un geste fort, qui a même ému aux larmes la police qui avait fini par se demander qui était cette “confinée déconfinée”.
Du côté des dominicains de Lille, on a eu fort à faire pour adapter les propositions face à l’explosion du nombre de participants à la retraite en ligne.
A Haubourdin, on a distribué les mots réconfortants du père Podvin et partagé la vidéo de Mgr Ulrich, chaque semaine.
Sr Bernadette Macabrey a redoublé d’écoute auprès des gens du voyage, une communauté qui a énormément souffert, entre peur du virus, décrochage scolaire et vie de famille confinée dans de tout petits espaces.
A Bourbourg, Sr Gabriella a fait attention à ce que la chapelle ait toujours une bougie allumée et un fond de musique apaisante pour apporter chaleur aux personnes venues prier. Des petits gestes qui ont eu encore plus d’importance ces derniers mois.
Appels téléphoniques aux personnes âgées chez eux ou en Ehpad, courses pour les voisins, intentions de prières pour les proches, écoute, soutien, présence… La mission des communautés ne s’est pas arrêtée. Et même si le déconfinement a pu parfois paraître plus dur, face à l’absence et à la peur des gens, quel bonheur de revoir les visages de chacun, même masqués !