Ordre religieux mendiant

Les ordres mendiants vivent uniquement de dons. C’est le cas des sœurs clarisses de Poligny qui vivent cela comme une leçon d’humilité. Sœur Claire-Marie et sœur Marie-Reine, nous expliquent comment la vie s’organise lorsqu’on fait vœu de pauvreté. Elles nous donnent des astuces plutôt étonnantes pour être sures de ne manquer de rien ! Merci saint Joseph !

Humilité et pauvreté, le quotidien d’une sœur mendiante

C’est dans le parloir du monastère de sainte Claire de Poligny que Madeleine Vatel, journaliste RCF, retrouve sœur Claire-Marie et sœur Marie-Reine. Les clarisses sont un ordre mendiant qui vit uniquement de dons. Fruits et légumes, nourritures, vêtements et fournitures, les 17 sœurs de la communauté ne comptent que sur la générosité des paroissiens et villageois pour subvenir à leurs besoins.

 

Une dépendance aux autres qui demande de l’humilité explique sœur Claire-Marie. « Ca suppose l’humilité déjà pour reconnaitre qu’on a besoin et ce n’est pas toujours évident, ni dans notre vie ni dans une autre vie. Et puis ça suppose d’être en relations, parce qu’on est dépendantes. Donc, si on veut que les autres nous donnent nous devons faire l’effort de la relation avec eux, avec la ville notamment, avec toutes les familles qui viennent » explique-t-elle. Pour sœur Marie-Reine cette simplicité est inhérente à leur vie de religieuses mendiantes « on est simples, pauvres et puis on demande. »

 

Vivre de dons, comment ça marche ?

 

La porte du monastère de Poligny est toujours ouverte. Même si les sœurs vivent dans le cloître qui est réservé à la communauté, l’entrée, la chapelle et le parloir sont ouverts au monde. Car les sœurs vivent de dons mais aussi de la charité. Le monastère est donc un lieu d’accueil et d’échange pour quiconque passe par là.

Sœur Marie-Reine explique qu’il y a à droite de la grande porte du monastère une porte plus petite. On y trouve, juste derrière, un chariot sur lequel les passants peuvent déposer leurs dons. Ce jour-là les sœurs ont reçu de nombreux yaourts mais aussi du poisson et des fleurs pour décorer la chapelle. Les sœurs soulignent que la providence fait souvent bien les choses. « Cet après-midi, je faisais les bouquets. J’étais un peu inquiète. Je me suis dit que je n’avais pas assez. J’ai dis « bon je vais chercher des feuillages. Je sors, j’ouvre la porte d’entrée et justement sur ce fameux chariot, j’ai vu des fleurs, des lys, pleins de fleurs ! ».

 

C’est assez rare mais parfois les sœurs manquent d’un produit spécifique. Dans ce cas-là, elles ont une astuce qui semble plutôt bien fonctionner : demander de l’aide à saint Joseph ! Cachée dans le cellier où elles conservent leurs provisions, se trouve une statue de saint Joseph. Lorsqu’elles ont un besoin, les sœurs déposent aux pieds de son effigie ce dont elle manque, un œuf, une gousse d’ail ou une pomme. Et cela semble fonctionner depuis 1415, date de la fondation du monastère par saint Colette !

Madeleine Vatel, Amélie Gazeau – RCF, le 22/06/2022 à 16:29