L’humble joie de ce qui advient

Elle n'a pas encore huit ans. La voici qui s'approche de moi dans une réception suivant une célébration : "Tu veux bien être mon filleul de cinq pains et deux poissons?" Elle nomme ainsi son petit groupe de prière fidèle animée par leurs mamans et directement inspiré de l'évangile au cœur duquel Jésus rassasie la foule en déployant l'offrande de l'humble enfant (Jn 6, 9). Petit groupe s'inscrivant dans le sillage de Thérèse de Lisieux dont la fête inaugure notre mois d'octobre. Cinq pains, deux poissons ! N'est-ce pas ce que nous ressentons souvent dans nos communautés ?

Quand de nombreuses sollicitations pastorales pourraient donner le vertige. Quand un sentiment d'impuissance domine afin de rejoindre les attentes d'aujourd'hui. Quand se cherche à tâtons la manière pertinente de transmettre la joie de connaître Jésus. Cinq pains et deux poissons, comme l'abandon dans la confiance à plus grand que nous.

Le Christ ne nous commande pas une performance, mais un amour qui ne regarde pas en arrière.Le Christ ne nous demande pas une multiplication achevée, mais le don total de notre être à sa personne et son message. Le Christ ne nous fait pas l'injonction d'être arrivés mais l'invitation à le suivre. Celle qui brigue de devenir "ma marraine de prière" n'est-elle pas de ces petits qui inaugurent les commencements ?
Regardons bien autour de nous. Tant de choses sont en naissance dans les cœurs et les esprits. Les voies de la simplicité évangélique sont trop souvent encombrées par la complexité de nos systèmes. Rassasier la foule est affaire du Christ. Offrir nos humbles victuailles en oblation est notre vocation. Si l'amour de l'humanité est tout entier dans la petitesse de notre cœur, alors Dieu pourvoira à ce que ce cœur ouvert se dilate à la mesure du sien.

Vivons l'animation de nos paroisses, mouvements et services dans cette disponibilité à ce qui veut advenir. Si cela nous semble tout petit, cela ne sera jamais dérisoire aux yeux de Dieu, dès lors que l'évangile en est moteur.

Internautes, qui venez puiser aux nouvelles du diocèse, regardez où sont les cinq pains en attente.
En ces jours automnaux, la maison du 74, rue Hippolyte Lefebvre à Lille, recevra de notre archevêque la bénédiction et le vocable de "Maison Paul VI". Honorant ainsi ce Pape que l'Eglise canonise à Rome en plein discernement sur les jeunes, la foi et les vocations. Paul VI, apôtre discret et infatigable. Très intérieur et désireux d'une Eglise de proximité. Ne disait-il pas : "Nous devons habiter le présent comme des êtres venus de l'avenir!"

 

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde.

Fichiers
Galerie photos