Label “Eglise verte”
Benjamin Florin, membre de l’équipe diocésaine de l’écologie intégrale, a participé à deux assemblées plénières avec les évêques de France pour réfléchir au thème de l’écologie intégrale pendant trois ans.
“C’est une très belle expérience d’Église de participer à ces assemblées, nous confie-t-il. Nous avons vécu une véritable démarche synodale pour nous convertir ensemble en nous mettant à l’écoute d’experts (théologistes, économistes et sociologues).”
Témoignages
Brigitte Freyss – Paroisse Notre-Dame du Fief en Flandres à Bailleul
“Nous sommes au début de la démarche. L’une des actions envisagées est d’ouvrir le jardin paroissial à la biodiversité : pose de nichoirs, atelier compost, plantations… La paroisse est en lien avec une institutrice de l’école primaire Saint-Amand, qui jouxte la salle paroissiale, pour mettre en place plusieurs activités avec les élèves : déchets de cantine pour les poules et le compost, construction de nichoirs, “carrés potagers”… D’autres idées sont en train de germer : une cueillette de pommes solidaire dans un verger communal, un atelier cuisine au profit des familles les plus démunies, une épicerie solidaire, etc.”
Frère Jean-Laurent Valois – Dominicain de la « Maison du 60 »
“La filiale du couvent des Dominicains de Lille et leurs amis ont voulu adhérer au label Église verte pour sensibiliser ses membres aux enjeux de l’encyclique Laudato Si’. Grâce à cela, nous sommes en contact avec d’autres communautés et avons à notre disposition des fiches ressources thématiques et une newsletter. Cela a stimulé notre créativité poru mettre en place des choses concrètes: jardin pilote, marches spirituelles écologiques, projet de nettoyer une plage…
Nous sommes surtout entrés dans une réflexion plus globale sur la crise sociale, climatique, écologique, morale et spirituelle, puisque, comme nous dit le pape, “tout est lié”. Nous avons commencé par nous demander : « Comment ça se passe entre Dieu et moi ? », « Est-ce que j’ai le temps de prendre soin des autres, de prendre soin de moi ? », « Au quotidien, dans mes actes concrets, qu’est-ce que pourrais changer ? »… Dans le monde, au delà des choses qu’il faut changer, nous voulons commencer par avoir un regard sur soi et ensuite avoir un regard positif sur le monde.”
Virginie Mennechez – Lycée du Sacré-Coeur à Tourcoing
“Nous avons démarré une démarche Ecolabel en juin 2020. Un groupe d’”éco-lycéens” et quelques enseignants, accompagnés par la pastorale, sont motivés et ont envie de faire avancer les choses : malgré les confinements, les idées sont là ! Cela se traduit par plein de petites actions concrètes : collecteur de piles et de bouchons, installation d’une boîte à livres, réalisation d’affiches pour expliquer les gestes simples éco-responsables… Les stylos Velleda sont collectés pour être remplacés par des stylos rechargeables. En plus de cela sont organisés des ateliers de couture ou de fabrication de produits de récup : par exemple des bracelets sont confectionnés à partir de chambres à air et vendus au marché de Noël, une vente de graines de fleurs a été organisée… A l’extérieur, les élèves ont créé des panneaux pour repérer les espèces d’oiseaux, ils ont planté des fleurs des champs et installé deux ruches sur le toit de l’établissement.”
Le label, kesako ?
Lancé le 16 septembre 2017 à Paris, ce label «n’est pas un moyen pour classer et différencier les “bons élèves” des “mauvais élèves” mais, bien au contraire, un outil pour que chaque communauté à partir de sa situation propre puisse s’inscrire dans un processus de progression en faveur de la conversion écologique».
«L’outil est accessible à travers un site internet qui propose aux communautés intéressées, un auto-diagnostic et des initiatives à mettre en place. Le site permettra également de mutualiser les bonnes pratiques et de constituer petit à petit un réseau chrétien autour des questions écologiques. Ce label s’inscrit dans une démarche d’écologie intégrale. Il concerne toutes les dimensions de la vie d’une communauté chrétienne : sa gestion économique et matérielle, sa formation, son expression liturgique, son engagement social au niveau local et international. Le diagnostic est organisé autour de cinq rubriques : catéchèse et célébration, bâtiment, terrain, solidarité locale et internationale, et style de vie.»
Source : Elena Lasida, chargée écologie et société à la Conférence des évêques de France
Le label “Eglise verte” s’adresse aux communautés chrétiennes qui veulent s’engager pour le soin de la création : paroisses, églises locales et aussi œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens.
Parce que nous croyons que Dieu se révèle par son œuvre, et qu’il l’a confiée aux hommes qui doivent la cultiver et la garder.
Parce que la vie sur terre est une bénédiction et montre l’amour de Dieu, et qu’agir pour la préserver est une façon d’aimer son prochain et d’agir pour la justice.
Parce que la crise écologique nous engage à entendre le cri de la terre qui “gémit en travail d’enfantement” (Rm 8,22) et à choisir, dans l’espérance, des modes de vie qui préparent l’émergence d’une création nouvelle maintenant et au-delà.
Parce que le peuple de Dieu peut prier et agir pour apporter cet espoir au monde.
Parce que nous avons conscience que c’est en nous convertissant ensemble que nous arriverons à bâtir ce monde plus juste et écologique nécessaire à la survie de l’humanité.