LA PROPOSITION DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
LA PROPOSITION DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
Le petit Bogdan Mandic, d’origine croate, n’a que huit ans en 1872. Comme tout enfant, il commet quelque espièglerie. Le voici un jour réprimandé. Semble t’il par une sévérité disproportionnée.
Son ressenti en est affecté, jusque dans sa foi. Au point d’impacter sa vocation.
« Je restai profondément attristé. Pourquoi traiter si durement un enfant pour une faute si légère ? Quand je serai grand, je me ferai religieux pour traiter les âmes avec beaucoup de bonté et de miséricorde ! »
Bogdan devint frère Léopold.
Prêtre capucin d’une culture étonnante, notamment sur les Pères de l’Eglise.
Il aurait aimé voyager. Servir l’œcuménisme.
Exercer des responsabilités dans l’Eglise.
Cependant son physique frêle le dessert.
Tout menu de condition, et bègue en son expression, Léopold sera confesseur ! Il le sera … trente-huit ans jusqu’à son retour vers le Père en 1942.
Le tout petit capucin sera… géant du confessionnal.
Sa modeste cellule liturgique débordera de lumière, de douceur, de discernement et de paix.
Jean-Paul II le canonisera en 1983.
« Chaque âme écoutée et réconciliée est mon orient! » disait-il.
Lecteurs de la newsletter diocésaine, pourquoi vous partager le témoignage de St Mandic ?
Parce que nous nous croyons trop souvent « de forte carrure » au point de penser que le confessionnal n’est pas pour nous.
En vérité, il faut se faire petits comme Mandic pour découvrir à qui ressemble la Miséricorde.
Parce que nous ne connaîtrons pas de renouvellement missionnaire de nos communautés sans la conversion de nos personnes. Rien de collectif ne se construit sans la propagation de cœurs renouvelés.
Parce que notre être, si souvent blessé, ne trouvera pas sa paix dans les uniques thérapies humaines. Si primordiales soient elles à la santé psychique, elles n’ont pas même vocation.
Parce que sur cette planète qui résonne de la loi du plus fort, il est une autre force intérieure dont on doit témoigner.
Quel paradoxe ! Le chrétien « habitué »
snobe souvent ce sacrement tandis que le nouveau venu à la foi le réclame comme source vive!
Par manque d’humilité, le croyant blasé ne conçoit pas qu’un… chétif Léopold le délie de ce qui entrave son cœur.
Le confesseur lui-même n’échappe pas à la présomption de ne pas se voir d’abord éminemment pécheur.
Merci à vous, prêtres et équipes liturgiques, prenant soin, en ce Carême, de propositions sacramentelles accessibles et bienfaisantes.
Merci d’y consacrer du temps de grand cœur.
« Après tant d’années, vous pensez que le péché ne me fait plus rien? Et vous me trouvez trop indulgent ? Je tremble à chaque instant en pensant aux hommes qui mettent en péril leur salut. Ce n’est pas moi qui suis mort pour les hommes. Qui donc a été indulgent ? Jésus a t’il été plus indulgent qu’envers le larron ? L’amour de Jésus est un feu qui s’alimente au bois de La Croix. Merci d’avoir accepté que ce soit moi qui reçoive votre repentir. Allez votre chemin et soyez en paix » disait humblement Léopold à ses interlocuteurs.
Convertissons nous, et… renouvellement il y aura !
Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde