JESUS VEUT DEMEURER CHEZ TOI

JESUS VEUT DEMEURER CHEZ TOI

Les gens demandent souvent : « Vivre aujourd’hui en pèlerins d’espérance dans ce contexte si glauque ? Comment voulez-vous qu’on s’y prenne ? ». Un institut de sondage confirme que plus d’un Français sur deux est en « fatigue informationnelle ». C’est-à-dire qu’il se déconnecte de toute source de données, écœuré, désabusé, désorienté… Saturation ! Absence de repères. Impression que tout se tétanise dans une immédiateté irréfléchie. Sidération devant une planète hyper violente où règne le plus fort… Éteignez, coupez !

Le chrétien est évidemment de plain-pied avec ce réel difficile,  participant aux angoisses et aspirations de l’humanité. Il n’est pas indemne de ces constats. Son Carême 2025 s’inscrit dans ce paradoxe : Le voici invité par le Pape à une vive espérance,  tandis que de nombreux indicateurs semblent porter à la morosité.

D’où l’importance de méditer ces trois pistes spirituelles :

  • Notre foi c’est Quelqu’un. Et c’est en Lui, par Lui, avec Lui, que se vivent les événements. La foi n’est  pas indifférente à la teneur des nouvelles du monde, cela va de soi !  Mais, si Jésus est notre Vie, les variations heureuses ou tempétueuses se traversent avec Lui. En sa présence aimante.
    Le Docteur de l’Eglise, Robert de Bellarmin le dit avec clarté : « Des succès ? Des échecs? Le sage ne les recherche ou ne les fuit pas pour eux-mêmes. Sont-ils pour la gloire de Dieu ? Vite aspirons à eux. Sont-ils obstacles? Vite fuyons-les ! ». La pédagogie n’est donc pas de penser que notre sagesse est au baromètre de la prospérité ou de la difficulté pour elles-mêmes. Mais de vivre ce qui advient en Jésus. C’est ainsi qu’une réussite grisante peut  éloigner des valeurs éthiques et spirituelles. Tandis qu’une épreuve décapante peut aider à mûrir dans la foi. Ainsi est le mystère humain. De nombreux paramètres de la vie nous échappent. D’autres dépendent de notre volonté. La question est : qu’il fasse soleil ou pluie, vis-tu de Jésus ? Le Christ est-il ton espérance? Le Carême est ce temps de prédilection pour mesurer notre attachement au Christ.

 

  • Ce dirigeant d’entreprise raconte l’extrême maîtrise qui était la sienne de tous les tableaux de bord de sa vie. Quel chef imparable ! Jusqu’à l’accident vasculaire !  Faisant tout basculer jusqu’à l’intime de lui-même. Disciple de Jésus depuis son baptême au sens officiel, il découvrit, dans ce dépouillement total, que son Seigneur était en Lui l’appelant à vivre davantage relié aux autres. Trop sûr de lui dans la période faste, il fit expérience que le Christ et ses frères étaient vitaux. Il était autrefois un leader trop insensible et impatient. Il devenait membre d’une chaîne de fraternité par son état nouveau. Le choc vasculaire n’était pas une petite affaire. Mais avait ouvert les yeux de ce croyant sur qui le faisait vivre : Christ et ses contemporains les plus proches. Le Carême ravive cette conversion. Reviens à l’essentiel ! Désencombre ton être de ton image. Reçois-toi de Jésus et des autres. Le Carême est chemin de Cendres à l’Exultet. Passer de l’illusoire capacité à une relation nouvelle !
    Consentir qu’un frère t’aide là où tu te croyais invincible. Quels Cendres d’orgueil! Quel Exultet pascal !

 

  • Le Carême, que nous décrirons davantage dans les prochaines catéchèses,  est pour toi aujourd’hui. Dieu t’attend dans la circonstance même de ta vie. Le point de conversion que tu discerneras sera spécifique, incarné. Il bouleversera ton existence. Cette remarque n’est pas que personnelle. Une communauté, une famille, un peuple,  peuvent faire choix de conversion. Comme Zachée dans l’évangile de Luc (chap 19). C’est chez lui que Jésus veut demeurer. C’est aujourd’hui. Pas dans un report ultérieur. Cela se prie, se réfléchit, se concrétise ! Zachée change. Et pas à la surface de lui. Là où « ça faisait mal » au sens d’une conversion de vie nécessaire. « Le salut est entré dans cette maison ! » se réjouit Jésus,  devenu hôte de Zachée.Ces semaines de Carême vous sont offertes. Cadeau inestimable pour se ressaisir en vérité. Les vicissitudes de la vie, comme les merveilles trop souvent méconnues, ne sont pas absentes. C’est le moins qu’on puisse dire. Le Christ veut être nôtre ! Ce que nous vivons ne l’indiffère surtout pas. Mais son désir est de devenir cœur de nos vies. Faisons Lui toute hospitalité. Viens demeurer chez nous, ô Christ notre espérance !

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde