FORTIFIE L’ÉCALE DE TON ÂME !

FORTIFIE L’ÉCALE DE TON ÂME !

Un ami de mon Lot et Garonne natal m’écrit son désarroi. Il est producteur expérimenté de noisettes.
« Cette année, le balanin ravage tout sur son passage ; sournoisement » sont ses mots abattus. Le balanin ? Petit coléoptère terriblement efficace. Sous deux aspects :
D’abord, émergeant du sol printanier où il a hiverné.
Ensuite, perforant  l’écale de la noisette non encore mûre.
La métaphore du balanin me fait prier cet édito.
Tant de forces contraires nous assaillent en effet à notre insu, ou de notre faute évidente.
Après avoir hiverné invisiblement dans nos cœurs refroidis.
Tant de dimensions ne vont pas à maturité humaine ou spirituelle ; par manque de soins accordés à l’écale de notre âme.
Le balanin multiforme fait son œuvre.
Chez mon ami noisetier, il désole le paysage, il compromet la prévision fruitière. Il génère le chômage et les conséquences que l’on devine.
Dans l’âme humaine, il banalise le mal, il sape le courage, il éteint la joie de croire.
Tout petit coléoptère. Mais, puissance maléfique démultipliée…
L’image parle ! En éthique concrète. En spiritualité quotidienne.
Ce qui fait déjà corrosion ne se perçoit pas encore, et prend le temps de s’installer. Avant  de jalouser et frapper ce qui deviendrait  le bon fruit.
Le balanin se repaît de ce qui devrait naître.
Novembre est un mois fait pour le discernement.
Crois-tu à la sainteté que Dieu désire susciter en toi ?
Glorifies-tu Dieu seul saint ?
As-tu l’humilité de considérer combien tu es poussière ?
Fais-tu vivante mémoire de tes défunts ?
Feras-tu armistice dans tes guerres ?
Novembre… Le balanin ne sera  pas fatalité si tu ne lui concèdes pas l’emprise de ton cœur !
Pour que le ravageur n’opère son plan, prends le temps de prier, écouter, fraterniser.
Puise au sacrement de réconciliation.
Consulte l’humble personne.
Veux-tu que ta vie soit, comme disait Edith Stein, « traversée, jusqu’au bout, par l’amour de Dieu ? »

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde