EX VOTO POUR NOS RENTRÉES !
EX VOTO POUR NOS RENTRÉES !
Je rédige ce billet depuis le lieu que les dunkerquois nomment affectueusement leur “petite chapelle”.
Prêchant la neuvaine à Notre Dame des Dunes, ma prière avec les gens, et leur écoute fraternelle, s’accompagnent d’un regard attentif aux murs de l’édifice. Ils sont parsemés d’innombrables ex-voto.
Plaques expressives d’un vœu, d’une reconnaissance envers la Mère des marins.
Cris du cœur. Empreintes murales de la dévotion. Reconnaissance “éternelle” envers celle qui les a guéris, protégés, sauvés.
Nous sommes en 2020. Le tapis roulant des événements semble porter un coup dérisoire à ce mode d’expression gravé dans le marbre. Aujourd’hui, l’on porte tant de sentiments dans l’éphémère texto. Aujourd’hui, l’on compulse tant de recherche de soi et d’autrui dans le tatouage, le tag, le réseau. Les colonnes de l’humble chapelle ne sont-elles pas saturées de plaques séculaires ? Les croyants ne sont ils pas aujourd’hui expressifs de leurs intentions dans des cahiers de prière, des cierges votifs, des dessins d’enfants offerts en célébrations ? La prière et la foi de ce temps, les joies et les peines s’accommoderaient-elles davantage à des supports éphémères et fragiles ?
Mon édito lui même ne rejoint-il pas vos regards et vos cœurs par la fluidité numérique ?
Il me semble pourtant, qu’entre le cri des mouettes et les bruits de ville ambiants, quelque chose d’un amour indéfectible cherche à s’écrire pour toujours.
Il me semble pourtant discerner, derrière ces masques pèlerins, une quête d’éternité.
Il me semble pourtant percevoir en ces jeunes, courant vers l’arrêt de bus contigu au sanctuaire, le désir d’inscrire leur rentrée dans le sceau de l’avenir et le saut de la confiance.
Il me semble pourtant lire sur les yeux embués des gens à la fois la lassitude envers l’oppressante Covid, une aspiration empreinte de religiosité, et la joie toute simple de rencontrer des “terriens fraternels”.
Ami qui rentres en ce septembre inédit, quel ex-voto écrirais tu au Seigneur ?
Quel message, guère plus long qu’un tweet, oserais-tu “buriner dans la pierre” à tes frères humains sans crainte qu’il soit, dès ce soir, dépassé ?
Ecoute le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob ne cesser de te redire le plus inusable ex-voto “Ne crains pas, je suis avec toi”.
Ecoute Gabriel graver dans le cœur de Marie de Nazareth, le plus inaltérable ex-voto : “Rien d’impossible au Dieu dont tu te fais humble servante”.
Heureux seras tu si tu crois à l’accomplissement de cette parole en toi.
Grave-la sur la tablette de ton cœur.
Heureux seras tu, si te protégeant et protégeant tes frères de la Covid, tu construis un “vivre avec ce réel” dans la fraternité !
Hauts les cœurs en Hauts de France pour “écrire ” ensemble cette rentrée là !
Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde