25 juillet 2022 : Journée mondiale des personnes âgées

“Les grands-parents et les personnes âgées sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple. Prions pour que les personnes âgées se transforment en maîtres de tendresse. Prions pour que leur expérience et leur sagesse aident les jeunes à regarder l’avenir avec espérance et responsabilité.”

– Pape François –

A l’occasion de l’Année de la famille, le pape a institué en 2021 une journée pour les personnes âgées et les grands-parents. La deuxième aura lieu le 25 juillet 2022, veille de la fête de sainte Anne et saint Joachim, parents de la Vierge Marie.

En juillet 2022, le pape François nous invite à prier pour les personnes âgées :

 

Prière pour la journée des grands-parents 2022

Je Te bénis, Seigneur,
Et Te remercie pour la longue vie que Tu me donnes.
A ceux qui se réfugient en Toi,
Tu accordes toujours de porter des fruits.

Pardonne, Seigneur,
ma résignation et mon désenchantement,
et ne m’abandonne pas
lorsque mes forces déclinent.

Apprends-moi à regarder avec espérance
l’avenir que Tu me donnes,
la mission que Tu me confies.
Que je chante sans fin Tes louanges.

Fais de moi un artisan
de Ta tendresse,
pour m’occuper de mes petits-enfants avec amour
et de tous les petits qui cherchent refuge en Toi.

Protège, Seigneur, le Pape François,
et accorde à Ton Église
de libérer le monde de la solitude.
Dirige nos pas sur le chemin de la paix.

Amen.

Le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie,  et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France

 

Quelle présence d’Église dans les Ehpad et quel soin apporter aux personnes âgées ?

Nous avons rencontré Sœur Emmanuelle Duez-Luchez, supérieure des Filles de l’Enfant-Jésus et Myriam Jaupitre, reponsable de l’équipe « Santé des prêtres ». Elles nous parlent de la présence de l’Église dans les Ehpad et de l’importance du soin apporté aux personnes âgées.

Quelle est la situation des résidences pour personnes âgées dans le diocèse ?

Sœur Emmanuelle Duez-Luchez. Le diocèse compte une dizaine d’Ehpad d’inspiration chrétienne : congrégations religieuses, groupement des hôpitaux de la Catho, associations… Quel que soit leur statut, tous ces établissements sont sans but lucratif et accueillent des personnes chrétiennes ou non.

Que proposent ces établissements ?

Sœur Emmanuelle Duez-Luchez. Pour ceux qui le souhaitent, des temps de prière, chapelets, journées de récollection et célébrations sont proposés. Les horaires sont adaptés pour vivre ces propositions et les membres du personnel respectent les attentes des résidents : les conduire à la chapelle fait partie de leur travail.

Autres spécificités : ces maisons sont souvent abonnées à KTO et s’inspirent de la pensée chrétienne dans leur projet d’établissement. À l’Ehpad Natalie Doignies rue de Thionville par exemple, le projet présente une conclusion en 5 points appuyée sur l’encyclique du pape François Laudato si’ sur la sauvegarde de la création.

Enfin, autour du rite de la mort, un temps de prière est accordé pour toute personne qui décède. Mais si le défunt a manifesté son opposition, nous respectons ses volontés et ne mettons pas son corps dans la chapelle.

Qu’avez-vous observé pendant l’année qui vient de s’écouler dans les Ehpad ?

Myriam Jaupitre. Le confinement, surtout le deuxième, a été très difficile, pour les résidents comme pour le personnel soignant. Il a fait émerger qu’il n’y a pas que le soin qui compte… Ou plutôt que la vie spirituelle et la relation sociale font partie du soin.

“ La vie spirituelle et la relation sociale font partie du soin.”

À la résidence Notre-Dame-de-la-Treille, nous avons mis en place une permanence d’écoute hebdomadaire pour les prêtres âgés qui avaient besoin de parler. Ils ont fait face de manière remarquable à la situation.


Sœur Emmanuelle.
“L’homme ne vit pas seulement de pain” nous dit la Bible (Deutéronome). L’isolement des personnes âgées et les décès ont été traumatisants pour les soignants et résidents. Heureusement, l’ARS a soutenu les directions des Ehpad.

J’ai entendu une théologienne, Marie-Dominique Trébuchet, expliquer qu’en voulant protéger la santé à tout prix, on a séparé le vivant de l’humain. On a protégé la vie (biologique) au détriment de l’histoire de la personne (biographique). Les familles aussi n’ont pas pu terminer la vie de leur proche, comme si on avait coupé le fil de l’histoire…

Myriam Jaupitre. Oui, nous avons senti que les personnes âgées, privées de relations sociales, se laissaient mourir, alors que l’objectif était bien de leur sauver la vie.

Pourquoi est-ce important dans un diocèse d’avoir une présence dans ces Ehpad ?

Sœur Emmanuelle. Pour des personnes qui ont été pratiquantes et engagées dans des services d’Église, c’est important de pouvoir terminer leur vie dans un contexte qui les a portés.

Myriam Jaupitre. La liberté est primordiale : ceux qui recherchent un établissement doivent avoir le choix entre le public et le privé. Et puis l’Église est présente à tous les âges de la vie et porte une attention particulière aux plus vulnérables de notre société : c’est important qu’elle soit présente en fin de vie.

Propos recueillis par Tiphaine de Lachaise