Coupes du monde, jeux olympiques, le sport traverse les époques et les générations en gardant toujours son ADN empreint de fraternité. Le sport aurait-il d’autres vertus ?

Il y a les pour, les contre, les petits, les grands, les parieurs, les amateurs, les joueurs… Qui que vous soyez et où que vous soyez, vous êtes au coeur du sport. Le sport est un formidable outil éducatif, de mixité sociale, porteur de valeurs de fraternité et de respect. Les événements sportifs, dont les sportifs eux-mêmes sont les ambassadeurs, sont autant d’opportunités de mettre en valeur une identité commune autour de rassemblements populaires. Le foot est le sport le plus pratiqué au monde. Il existe même une compétition au sein de l’État du Vatican, entre les équipes des services du Vatican ! Alors il n’y a rien d’étonnant qu’en juin 2004, le pape Jean-Paul II, grand sportif, crée dans le dicastère du conseil pontifical pour les laïcs au Vatican une section «Église et sport». Cette année, cinquante mille sportifs italiens rencontraient le pape François place Saint-Pierre à Rome, à l’occasion des 70 ans de la fondation du Centre sportif italien. «Le sport revêt aujourd’hui une grande importance, car il peut favoriser chez les jeunes l’affirmation de valeurs importantes telles que la loyauté, la persévérance, l’amitié, le partage ou encore la solidarité. C’est précisément pour ce motif que, ces dernières années, il s’est toujours davantage développé comme l’un des phénomènes typiques de la modernité presque un “signe des temps” capable d’interpréter de nouvelles exigences et de nouvelles attentes de l’humanité*», déclarait Jean-Paul II.

* Dans son homélie pour le jubilé des sportifs, le 28 octobre 2000.

Yannick Bokolo, ancien basketteur
« Ma foi est née dans le sport ! »

Yannick Bokolo, ancien joueur professionnel de basketball au club de Gravelines nous partage sa vision du sport et de la foi.

Dans le sport professionnel, la foi peut parfois être une forme de «booster». Si je prie, alors mes résultats seront meilleurs, ou bien je serais protégé. Mais pour moi, cela n’a jamais été le cas. Originaire du Zaïre, j’ai grandi à Besançon où j’ai découvert la pratique du sport. Mes parents m’y ont transmis la foi en Dieu, mais c’est le sport qui m’a réellement rendu croyant. Ma foi est née dans le sport ! C’est lors de mes premiers déplacements sportifs que la foi a pris plus de place dans ma vie. Étant loin de mes parents, je me suis accroché à Dieu, en lisant la Bible, en me formant, en cherchant la proximité avec d’autres chrétiens. J’avais besoin de comprendre le lien entre l’histoire de ce pays et la foi, besoin de mieux connaître Dieu, ses commandements… Pourquoi y a-t-il des jours fériés dans ce pays, qui sont les saints ? Je me suis souvent fait la réflexion qu’en sport, l’entraînement est autant personnel que collectif, il en est de même dans la foi avec une relation personnelle à Dieu, vécue dans l’intimité qui est à cultiver, et une vie d’Église avec une forte dimension communautaire. Sport et foi sont d’après moi liés, on y retrouve les valeurs de partage, la foi en l’autre, foi en soi, la notion de sacrifice, de travail… Des valeurs naturelles mais qui sont assez rigoureuses.
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Je ne parlais pas de ma foi de manière explicite, mais je crois que mon éthique de vie interrogeait beaucoup mes coéquipiers. Le sport pro peut avoir ses petits travers. Je savais au fond de moi que l’excès allait me rendre malheureux. Je voulais un juste rapport aux choses : gérer ma carrière avec droiture, mon argent avec justesse…
Avec le recul, je sais que la foi m’a aidé dans ma carrière, pas une aide faite de superstition mais une règle de vie saine qui m’a permis de me détacher de la pression, de la vie pailletée. Ma meilleure saison était justement l’année de mon détachement.

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