Aumônerie des prisons

Si un lieu manifeste la présence du Christ, c’est bien la prison. Les aumôniers y entrent les mains nues : un cœur à offrir, une écoute à partager. Indépendants des logiques institutionnelles, ils posent sur chaque détenu un regard neuf et fraternel, ouvrant une brèche de lumière dans l’enfermement.

Une mission d’écoute et de rencontre

Chaque semaine, les cercles bibliques permettent un partage simple de la Parole : écoute, non-jugement, confidentialité. Les textes rejoignent souvent les détenus au plus profond de leur histoire. La Parole de Dieu se fait vivante et active.

La détention impose un temps d’arrêt. Après le choc carcéral vient le temps de la quête de sens : réfléchir à ce qui a blessé autrui, à ce qui blesse encore en soi. Sur ce chemin, les aumôniers sont une présence fraternelle qui libère la parole et restaure la dignité.

« Les détenus sont le visage du Christ… Dieu est palpable dans les cellules. »

La prison ressemble à un désert où l’on hésite à prendre la route du changement. Certains préfèrent la sécurité du connu plutôt que l’aventure de la liberté… Mais le Seigneur ne cesse jamais de tendre la main.

L’Église n’est pas là pour juger mais pour accompagner. Un chemin de responsabilité, de pardon et d’espérance s’ouvre parfois : demandes de sacrements, cures d’âme, Eucharisties célébrées dans l’émotion partagée…

Dans la misère existentielle la plus profonde, les murs tombent : nous apprenons que nous sommes tous frères et sœurs en humanité… et en Jésus.

Témoignage – Maison d’arrêt de Lille-Sequedin

« À défaut de guérison, je peux entrevoir l’espérance.
Dans ce nouvel espace, la Foi prend toute sa place.
Je pose les yeux sur une fleur naissante dans notre cour bétonnée…
J’aime infiniment chaque signe de tendresse, d’amitié.
Il est important de penser à soi pour devenir bonne pour les autres.
Les petits bonheurs du vent, des odeurs, de la nature sont des surprises en prison,
qu’il faut apprendre à regarder avec un œil neuf. »