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Méditation du père Benoist de Sinety

Lors de la journée de récollection diocésaine du 25 septembre, le père Benoist de Sinety nous encourage, en s'appuyant sur l'Évangile du jour (Luc 5,36-38) à goûter le vin nouveau plutôt que de rechercher les émotions de l'ancien.
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Avant que Jésus ne prononce ces paroles, l’Évangile nous rapporte quelques faits.

Il y a eu ce paralytique qui retrouve les mouvements de son corps et qui bat d’un cœur neuf après la guérison reçue et accueillie.

Il y a eu Lévi, collecteur d’impôts, qui subitement se met à sa suite et qui ouvre sa maison à la présence de Jésus. Une maison pleine de pécheurs qui festoient autour du Sauveur.

Et puis les Pharisiens qui restent à l’extérieur, commentent, jaugent, jugent, ironisent : « ainsi c’est donc cela la manière de faire ? et il prétend ainsi, ce Jésus, faire toutes choses nouvelles? »

Et maintenant, nous. Vieux habitués à nos manières de faire, à nos coutumes traditionnelles et surtout, peut-être, à nos certitudes.

Nous avons œuvré et ce que nos pères ont voulu bâtir est aujourd’hui si malmené par le réel du monde.

Nous avons traversé des époques, des crises, des courants, nous sommes passés parfois du camp des incompris à celui de ceux qui ne comprennent pas, ou l’inverse.

Baptisés, nous avons vécu des bouleversements qui nous ont réjouis et puis déçus, inquiétés et puis hébétés. Les chiffres nous sidèrent et nous avons du mal à croire en ces lumières qui pourtant ne cessent de briller dans nos communautés et au-delà, reflétant l’accomplissement de ta promesse.

Le nouveau nous déconcerte et le vieux nous enterre.

C’est ton Église qui se rassemble Seigneur, en ce jour, afin de goûter la joie d’être autour de toi, peuple de pécheurs qui veut s’enivrer du vin de ta miséricorde. En nous donnant les uns aux autres, tu ne nous places ni en modèles ni en vainqueurs, ni en victimes non plus.

Tu nous invites à accueillir l’éternelle jeunesse de ton amour et à reconnaître la nouveauté qu’il nous provoque à vivre.

Car ton amour est source vive, il jaillit et se répand. Nul ne peut le contenir. Seul le fou prétendrait à en marquer les contours, à lui définir des principes intangibles autres que la pure gratuité et l’au-delà de tout.

Seigneur, tu nous appelles à accueillir ensemble ta Parole, à nous laisser instruire par elle afin qu’elle puisse nous donner ecclésialement de discerner les signes des temps et la manière dont tu nous invites à y consentir, à y agir, à y annoncer l’Évangile.

Nous sommes pétris de vieilles manières. Qu’elles n’étouffent pas dans nos cœurs le juvénile élan du tien !

Que nous osions goûter la bonté de ce vin nouveau plutôt que de rechercher toujours à retrouver les émotions de l’ancien.

Et que nous puisions, en ce jour de fête, dans la certitude de ta présence au milieu de nous, la force de la charité pour, nous soutenant les uns les autres, n’éprouver ni crainte ni réticence à nous en abreuver, de ce vin-là, et nous laisser, par lui, inspirer.

Oui, Seigneur, donne-nous de consentir à ce que tu nous débordes et à accueillir l’horizon vers lequel tu nous invites à faire chemin ensemble, avec toi et pour le salut qui vient. Portés par la prière de tous ceux qui nous précèdent, et ceux qui nous suivront. Cette prière qui, telle une treille, tisse entre nous les liens de ta sainteté à laquelle, tous, nous sommes appelés.

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