Le pape cite un Flamand
Lors de la rencontre œcuménique et interreligieuse en Mongolie, le 3 septembre 2023, le Pape François évoque Guillaume de Rubrouck.
“Permettez-moi de m’adresser à vous comme frère dans la foi avec les croyants en Christ et comme frère pour vous tous, au nom de la quête religieuse commune et de l’appartenance à la même humanité. L’humanité, dans son aspiration religieuse, peut être comparée à une communauté de voyageurs marchant sur la terre avec le regard tourné vers le ciel. À cet égard, ce qu’un croyant, venu de loin, a dit de la Mongolie est significatif : il a écrit qu’il a voyagé « sans rien voir d’autre que le ciel et la terre » (Guglielmo di Rubruk, Viaggio in Mongolia, XIII/3, Milano 2014, 63). Le ciel, si limpide, si bleu, étreint ici la terre vaste et imposante, évoquant les deux dimensions fondamentales de la vie humaine : la dimension terrestre, faite de relations avec les autres, et la dimension céleste, faite de la recherche de l’Autre, qui nous transcende. La Mongolie rappelle en somme le besoin, pour nous tous, pèlerins et voyageurs, de tourner le regard vers le haut pour trouver le cap de la marche sur la terre.”
Qui est Guillaume de Rubrouck ?
Né à Rubrouck, contemporain du roi saint Louis, le frère franciscain Guillaume de Rubrouck réalisa l’exploit d’un voyage jusqu’au cœur mystérieux et redouté de l’empire de Gengis Khan, Karakorum.
Il écrivit à son retour un des plus beau récit de découverte et d’aventure de l’époque.
” Lorsque j’entrai parmi les Tartares, il me sembla véritablement que j’entrais en un autre monde. ”
Porteur d’un message du roi, de 1253 à 1255, il a parcouru pieds nus et à cheval, 16000 kilomètres de Constantinople à Karakorum, capitale de l’immense Empire mongol, afin d’y rencontrer le Grand Khan Mangou successeur de Gengis Khan.
Cet exploit, à lui seul, suffirait à expliquer la célébrité qui est la sienne mais c’est surtout le récit qu’il fit au roi de son voyage, véritable chef d’œuvre de la littérature du Moyen Age, qui en est la cause, chef d’œuvre littéraire pour la qualité de l’écriture et la profondeur des sentiments qu’il nous donne à découvrir mais aussi chef d’œuvre scientifique pour la qualité des observations et découvertes, géographiques et ethnographiques, qu’il contient.