ÉTÉ 2024 : L’AMOUR EST TOUT !

« J’étais vraiment insupportable par ma trop grande sensibilité ». Qui parle ainsi à son propre sujet ? Qui possède cette humilité et cette acuité ? Thérèse de Lisieux !
Capable d’écrire ceci de son vivant. N’attendant pas que les sciences humaines la décryptent… post mortem.
Lucide sur elle, consciente de ce qui pourrait être un enfermement narcissique, résignée à sa triste condition.

Partant de cette authenticité envers elle-même, la voici toute disposée à l’œuvre du Seigneur en elle. Et à travailler, assumer courageusement la part qui lui incombe.
« Si le ciel me comblait de grâces, ce n’est pas parce que je les méritais » notait elle, tout en ajoutant clairement : « Il fallait me décider ».
Thérèse sait  nommer l’ineffable puissance de Dieu : « En voyant le chemin que le Bon Dieu me fit parcourir, ma reconnaissance est grande ».  Mais, jamais, cette description ne se veut magie opérée, sans le recours à son humanité : « Il faut bien en  convenir, si le grand pas était fait, il me restait encore bien des choses à quitter ».

Ainsi est la vocation chrétienne !
Nous pouvons mettre tous les filtres socio culturels que nous voudrions, afin d’expliquer, de contextualiser, de jauger…
Nous pouvons nous perdre en conjectures.
Tant que le vrai regard sur soi n’est offrande à un Amour plus grand que soi…
La petite Thérèse a dit l’essentiel.
De façon triple :
1) « Le bon Dieu voulait appeler à Lui la plus petite. Il se hâta de développer ses ailes »
2) « Des grâces aussi grandes ne devaient pas rester sans fruits. Aussi furent-ils abondants »
3) « Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui »
Trois choses convergentes :
– Liberté appelante et aimante de Dieu.
– Discernement de cette grâce en volonté libre.
– Joie d’être réponse dans l’aujourd’hui.

Chers amis, l’été 2024 s’annonce en  clair-obscur : liesse sportive et déchirements sociopolitiques ; aspirations à la paix et nuages internationaux ; repos amplement mérité et angoisse  persistante ; désir de recul et incapacité à lâcher prise ; précarité et gestes de fraternité ; volonté de prier et difficultés à se mettre en présence ; solitude cruelle ou surtourisme envahissant ; recherche de sentiers inédits et de rencontres bienfaisantes  à la grâce de Dieu…

Thérèse peut être notre  guide !
Décapante. Joyeuse. Recentrant sur Jésus.
Attentive à l’autre.
Si la petite Thérèse était « coach » de nos dirigeants, tant de masques tomberaient, tant de vanités fondraient.
Si la petite Thérèse était conseillère spirituelle des cœurs, tant de vocations se dénoueraient.
« La charité me donna la clé de ma vocation.
Je compris que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile.
Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations. Que l’Amour était tout. Qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… ».
La météo estivale, dans tous les sens du terme, nous est très incertaine.
Mais l’Amour est tout ! Redis-le-nous, petite Thérèse. Guide nos routes vacancières en les initiant à ta « petite voie ».

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde