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Eglises catholiques orientales à Lille : rencontre

Des prêtres venus d’Orient : trois visages de la foi orientale
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Des prêtres venus d’Orient : trois visages de la foi en exil

Réunis à la Maison Paul VI, à Lille, du 20 au 24 octobre, les prêtres des Églises catholiques orientales de France ont vécu leur rencontre annuelle : une semaine d’échanges, de prière et de fraternité, sous l’égide de l’Ordinariat des Églises catholiques orientales.
Un temps fort pour découvrir la richesse de leurs traditions liturgiques et leur vie en France.
Trois d’entre eux ont accepté de partager leur témoignage.

Père Nabil Poless : la foi au-delà de l’exil

Père Nabil Poless

Originaire de Karakosh, en Irak — la « capitale des chrétiens » du pays — le père Nabil Poless a été ordonné diacre à Bagdad.
Son destin a basculé en 2010 lors de l’attentat contre la cathédrale de Bagdad, un drame qui a profondément marqué la communauté chrétienne.

« C’était la messe de la Toussaint. Des terroristes sont entrés dans l’église, ma cathédrale.
Deux prêtres et quarante-cinq fidèles ont été tués. C’est là que j’avais été ordonné diacre. »

Certaines familles ont ensuite trouvé refuge en France, notamment dans le diocèse de Tours. Arrivé d’abord pour des études de théologie et d’œcuménisme, le père Nabil a été nommé en 2018 pour accompagner ces familles réfugiées.

Aujourd’hui, il célèbre la messe selon le rite syriaque, en langue syriaque, dérivée de l’araméen – la langue du Christ :

« C’est une très belle liturgie. Nous prions dans la langue de Jésus, celle que je parle avec ma famille.
C’est une richesse immense, et nous encourageons les enfants à l’apprendre. »

Pour lui, ces célébrations sont aussi des moments d’unité :

« Les familles viennent parfois de loin pour prier ensemble, se retrouver, se donner des nouvelles.
Les messes du dimanche sont très importantes. »

Son ministère est un véritable pont entre les cultures :

« Nos Églises orientales sont à la fois catholiques et proches des orthodoxes.
Nous participons aux fêtes latines tout en célébrant celles de l’Église syriaque.
C’est une richesse extraordinaire ! Les Églises orientales sont comme des ponts de dialogue entre Orient et Occident. »

Rencontre des prêtres orientaux

Père Horatiu-Alexandru Cipleu : le souffle byzantin de Roumanie

Père Horatiu-Alexandru Cipleu

À Montigny-lès-Metz, le père Horatiu-Alexandru Cipleu sert la communauté gréco-catholique roumaine tout en exerçant comme aumônier d’hôpital.
Prêtre marié, il incarne une tradition ancienne mais méconnue : celle des catholiques d’Orient unis à Rome.

« On nous confond souvent avec les orthodoxes, car notre liturgie est très proche.
La différence, c’est que nous sommes en pleine communion avec Rome. »

Héritier de la liturgie monastique de Constantinople, le rite gréco-catholique a été adapté pour les fidèles laïcs :

« Pendant des siècles, elle était chantée par les moines.
Nous avons dû la simplifier : un moine peut prier toute la journée, un père de famille non ! »

Dans cette Église, les prêtres peuvent être mariés ou célibataires, à condition d’avoir choisi avant l’ordination diaconale.
Horatiu-Alexandru a rencontré son épouse Paola pendant ses études de théologie :

« Quand on s’est rencontrés, ça a été plus qu’un coup de foudre : nous étions très fusionnels. »

Aujourd’hui, il perpétue une liturgie où le chant et la contemplation demeurent au cœur de la vie spirituelle.

Liturgie gréco-catholique roumaine

Père Jérôme Zeren : la jeunesse du rite chaldéen

Père Jérôme Zeren

À seulement 29 ans, le père Jérôme Zeren, vicaire à Sarcelles, est l’un des plus jeunes prêtres de l’Église chaldéenne en France.
Ses parents ont fui la Turquie dans les années 1980 pour échapper aux persécutions.

« Ils venaient d’un petit village de montagne isolé de Turquie. »

Né en France, Jérôme a grandi au sein de la communauté chaldéenne.
Après le bac, il a discerné son appel au sacerdoce et a été ordonné prêtre le 29 mai dernier, lors de la fête de l’Ascension, par le patriarche de Bagdad.

Le rite chaldéen, célébré en syriaque, s’appuie sur l’anaphore d’Addaï et Mari, l’une des plus anciennes prières eucharistiques du christianisme.

« Nous sommes fiers de prier dans la langue de Jésus. Le chant fait partie intégrante de notre spiritualité, avec ses tonalités orientales. »

Autrefois missionnaire jusqu’en Chine, l’Église chaldéenne compte aujourd’hui en France cinq paroisses et quatre missions. L’église chaldéenne est l’église orientale la plus importante en France.

Liturgie chaldéenne

Plusieurs rites, un même Évangile

Trois prêtres et trois rites différents, mais une seule foi ! Leurs liturgies rappellent que le christianisme plonge ses racines au cœur de l’Orient. À Lille, leur rencontre annuelle manifeste cette communion vivante entre les Églises orientales et occidentales.

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