Skip to content

Deux nordistes bientôt béatifiés

Actualités

Le vendredi 20 juin 2025, l’Église catholique a officiellement reconnu le martyre de cinquante Français exécutés « en haine de la foi » durant l’occupation nazie.
Ces hommes, persécutés entre 1944 et 1945, seront béatifiés le samedi 13 décembre prochain à 14h30, lors d’une célébration solennelle à Notre-Dame de Paris.

Célébration de béatification à Notre-Dame de Paris

Deux visages du Nord, témoins d’une foi inébranlable

Parmi ces futurs bienheureux, deux figures venues du Nord incarnent la foi courageuse de toute une génération : Louis Didion, de Dunkerque, et André Parsy, de Roubaix.

Louis Didion, scout dunkerquois martyr

Louis Didion

Né dans une famille de douaniers à Ghyvelde le 2
mai 1917, Louis a été baptisé le 6 mai, quelques
jours après sa naissance. Lorsque la guerre est
déclarée, il est étudiant et habite Malo-les-Bains.
Au début de la guerre, il fait parti du régiment 401
puis 404 de défense contre les avions. Fait prisonnier de guerre, il est envoyé au Stalag. C’est
alors qu’il fait sa promesse scout et devient « un
ami sûr », pour reprendre les mots de ses compagnons. Le groupe lui confie la sécurité des scouts.
C’est par ce qu’il est « militant catholique » qu’il est arrêté par la Gestapo à Cologne en 1944.
Déporté au camp de Buchenwald, il y mourut le 16 février 1944, à 27 ans.

André Parsy, jociste roubaisien martyr

 

André Parsy, né le 24 décembre 1922 à Roubaix,
était un responsable jociste – membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne.
Envoyé en Allemagne par le Service du travail obligatoire (STO), il ne cessa d’encourager ses camarades et de partager sa foi.
Arrêté comme « jociste recevant des consignes du cardinal Suhard pour lutter contre le national-socialisme », il fut déporté dans les camps de Spergau puis de Zöschen, avant de mourir à
l’hôpital russe de Trebitz le 26 décembre 1944.

La Mission Saint-Paul : un apostolat devenu crime

Leur destin s’inscrit dans celui de milliers de jeunes Français réquisitionnés par la loi du 27 juillet 1943, qui instituait le STO. Face à cette contrainte, le cardinal Emmanuel Suhard et l’abbé Jean Rodhain fondèrent la Mission Saint-Paul, une aumônerie clandestine destinée à soutenir spirituellement les travailleurs envoyés en Allemagne.
Mais une ordonnance du 3 décembre 1943 fit de cette mission un crime : l’apostolat catholique devenait alors passible de mort. Ceux qui poursuivirent leur engagement malgré la menace sont aujourd’hui reconnus comme des martyrs de l’apostolat.

 

Une reconnaissance d’Église, fruit d’un long travail

La cause en béatification de ces martyrs a été ouverte en 1988 et a franchi une étape décisive en 2018 avec la clôture de l’enquête diocésaine. Le dossier a été porté avec rigueur par le père Bernard Ardura, prêtre prémontré et ancien président du Comité pontifical des sciences historiques (2009–2023).

Visuel officiel de la béatification des martyrs français de 1944-1945

Des témoins de la lumière au cœur des ténèbres

Dans la tradition de l’Église, la reconnaissance du martyre suffit à la béatification : mourir pour sa foi, rester fidèle au Christ jusqu’à la fin, tient lieu de miracle. Un second miracle sera toutefois nécessaire pour leur éventuelle canonisation.

Le 13 décembre 2025 à 14h30, la France honorera à Notre-Dame de Paris ces témoins de la lumière au cœur des ténèbres, lors d’une célébration présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich.

Notre newsletter
Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.