SENTINELLES DE L’AVENT!

Mère Teresa n’était pas friande de rendez-vous surexposant sa personne. Elle consentit pourtant à accueillir un visiteur tant il insistait.
Il s’imaginait recevoir de la sainte de Calcutta une leçon de charité. N’était-elle pas une experte universelle en la matière ?
Elle lui demanda plutôt : « Priez-vous ? »
Il lui décrivit ses diverses dévotions spirituelles.
« Ce n’est pas assez ! s’exclama-t-elle. Comment voudriez-vous que j’exerce la charité si je ne demande à Jésus d’emplir mon cœur ».

Autre fait beaucoup plus récent : le jésuite Michel Fedou, éminent chercheur en théologie, vient de se voir décerner le prix Ratzinger pour la portée considérable de son travail.
« Vous savez, dit-il humblement sur Radio Vatican, ce qu’on peut écrire sur le Christ est toujours infime par rapport au mystère de ce qu’Il est ».
Ainsi sont les témoins du Christ étant allés très loin dans sa connaissance et son service.
Mère Teresa dans le soin du frère.
Michel Fedou dans la manière de nommer le Christ.
Eux et tant d’autres.
Ils se considèrent toujours en deçà.
Ils sont de perpétuels Jean-Baptiste.
Plus ils progressent dans l’intimité du Christ, plus ils désirent la creuser.
Plus ils aiment, moins ils se sentent dignes.
Ils sont sentinelles d’Avent !
Chers amis, sommes-nous en chemin avec la même humilité ?
Dieu est plus grand que notre cœur.
Il  vient à l’homme bien plus que nous n’allons à Lui.
Notre Avent est trop encombré et fébrile.
« Mes pensées s’agitent à cause de l’impatience qui me possède » dit le Livre de Job.
Mais le psalmiste précise : « Quand les pensées s’agitent en foule au dedans de moi, tes consolations réjouissent mon âme ! ».
Nous sommes trop autocentrés.
Ce sont les routes de Dieu qu’il faut préparer.
La sérénité nous manque au défi des tensions mondiales et des dérives ecclésiales ?  C’est plus que légitime !
Mais la venue du Sauveur ne peut que rasséréner.
Elle est lumière dans un décembre ténébreux.
Elle est vivifiante d’amour. Elle est exigence de conversion.
Que se passe-t-il dans nos familles, quartiers et communautés ?
Des sentinelles d’Avent sont-elles mobilisées de toute leur foi et générosité ?
Un philosophe très attentif au christianisme, sans se dire lui-même disciple du Christ insiste :
« Noël n’est pas un événement parmi de multiples, au sens banal du mot événement : c’est à dire des effets procédant des causes. Ici en Christ, l’événement peut tout changer. Mais quand il est à ce point décisif, de l’extérieur on ne l’aperçoit pas ».
Elle est là la route de l’Avent !
A l’intérieur de nos êtres.
Dieu vient. Ne le discernons nous pas ?

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde