Saint patron des pauvres : saint benoît labre

Benoît-Joseph naît en 1748 à Amettes (Artois), aîné d’une famille de quinze enfants. Discret et modeste, il est habité très jeune par une vie de foi profonde qui le prédestine,
pense sa famille, au sacerdoce. Mais à 18 ans, après six années d’études auprès de son oncle curé, il fait part de son désir d’entrer au monastère. Commence alors une période de
nombreux essais de vie monastique en chartreuse et à la trappe. Mais aucun n’aboutit : sa santé fragile, ses angoisses et sa grande austérité dissuadent les supérieurs.
Face à toutes ces difficultés, il garde confiance : «Le bon Dieu m’assistera et me conduira dans l’entreprise qu’Il m’a Lui-même inspirée (…).»

Savoir aimer ceux qui se sont perdus
et les aimer dans leur perdition même.

Rejeté de partout, il s’engage sur les chemins comme mendiant et pèlerin, au secours des nécessiteux. Il désire «savoir aimer ceux qui se sont perdus et les aimer dans leur perdition même». Très vite, sa réputation de sainteté s’étend. À peine quinze ans après son départ définitif de la maison familiale, il est retrouvé mort le 16 avril 1783, à l’âge
de 35 ans. (En France, aujourd’hui, la moyenne d’âge des morts de la rue est de 49 ans.) On meurt jeune quand on est sans-abri !

 

À Lille, une église dédiée à Benoît Labre
Construite à la fin du XIXe siècle, redécorée en 2017, cette église à taille humaine, lumineuse et ouverte, est implantée dans un quartier très populaire. Placée sous le patronage de saint Benoît Labre, elle est proche de la communauté Magdala, de la Fraternité diocésaine des parvis et des Compagnons de saint Benoît Labre. C’est une église où les personnes en précarité se sentent «chez eux». Tous les dimanches après la messe, un café ou un jus de fruits sont partagés pour faciliter l’échange, la rencontre, donner une place à chacun. Pendant les confinements successifs, cette église a été un refuge pour les personnes de la rue, qui y ont aussi déposé des prières, éditées dans un carnet pour que toute la communauté puisse les rejoindre.

Action sociale dans le diocèse
Le diocèse de Lille se caractérise par la diversité des initiatives en faveur des plus fragiles, individuelles ou collectives. Pour les soutenir, il s’est doté de la fondation Treille Espérance, dont l’objectif premier est de soutenir des projets de lien social dans les domaines de la solidarité, l’éducation et la culture. Il a également mis en place une équipe pour accompagner les mouvements et paroisses : Frat’éveil. Copiloté par des acteurs de la solidarité et des personnes ayant l’expérience de la précarité, ce service propose des actions de terrain et des formations sur la conduite de projets, en insistant sur la dimension spirituelle de chaque rencontre. Comme un rappel de la parole du Christ : «En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !» (Mt 25, 40).