Nos conseils lecture de l’été

“Sortir ! Manifeste à l’usage des premiers chrétiens”, de Natalia Trouiller

“La démocratie, c’est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres, disait Winston Churchill. On pourrait en dire autant de la paroisse. Décriée, critiquée, déclarée en état de mort cérébrale à maintes reprises, elle n’a que des défauts à entendre nos discussions entre chrétiens ; et de toute façon, faute de combattants, elle est en soins palliatifs (…). Il n’empêche que sans la paroisse, nous n’aurions plus aucun endroit pour ne pas sombrer complètement dans l’entre-soi…”

Si Natalia Trouiller, dans son ouvrage “Sortir !” (Première partie), dresse un bilan sans concession de l’état actuel de nos paroisses, ce n’est que pour mieux leur adresser sa déclaration d’amour. Car c’est par elles que le renouveau de l’Eglise de France passera, assure-t-elle. A condition de les réincarner dans leurs territoires, d’en refaire “la cellule de base de la vie de l’Eglise diocésaine”, selon les mots de saint Jean-Paul II, et de les recentrer sur le culte, le service et l’annonce de l’Evangile.

Son message est clair : nous devons faire des “centres administratifs de gestion des sacrements que, faute de prêtres et de chrétiens, sont devenues nombre de paroisses”, de véritables oeuvres missionnaires. Comment ? En remettant au cœur de l’Eglise le tryptique “église-hôpital-école”, propose Natalia Trouiller. “L’Eglise pour accueillir le Dieu qui nous aime, l’hôpital pour toucher la chair de l’humanité souffrante, l’école pour construire la civilisation de l’amour”.

Dans un style percutant et au travers de propositions concrètes et audacieuses (liées à la pastorale des funérailles, au catéchuménat, à la catéchèse, à l’engagement des chrétiens dans la société…), l’auteur, ancienne responsable de la communication du diocèse de Lyon, spécialiste de la communication numérique et férue de l’histoire des hérésies des premiers siècles, nous donne des clefs pour redevenir les missionnaires d’un Christ incarné.

Pour Florence de Leyritz, fondatrice d’Alpha France et Des pasteurs selon mon cœur, il s’agit-là d’une “feuille de route pastorale à explorer et à expérimenter d’urgence !”  “Un livre dangereux, ironise de son côté le père Jean-Baptiste Nadler, prêtre de la communauté de l’Emmanuel et directeur de l’Equipe missionnaire itinérante : il risque de bousculer fortement votre vision du monde et de la mission que l’Eglise a”. Incontournable.

 

“Manuel de survie pour les paroisses” de James Mallon 

Le livre de Natalia Trouiller s’inscrit dans la lignée de celui du père James Mallon, prêtre au Canada. Dans son “Manuel de survie des paroisses” (Artège, 2015), de même que dans « Réveillez votre paroisse » qu’il vient de publier, le père Mallon insiste lui aussi sur l’identité missionnaire de nos structures ecclésiales.

Lutter contre “la routine”, “susciter des saints”, “sortir des sentiers battus”, “gratter là où ça démange”, réaffirmer le besoin “de vrais chefs” à la tête des diocèses comme des paroisses dans le respect des charismes propres… Ses réflexions, parsemées d’anecdotes, détonnent. “A travers des exemples concrets, maniant humour et réalisme, il pousse chacun à s’interroger, à se remettre en cause et à opérer cette conversion pastorale à laquelle le pape François nous appelle inlassablement”, vante son éditeur. Il liste ainsi les pistes de survie, mais surtout d’épanouissement et de rayonnement de nos paroisses.

James Mallon appuie notamment sa démonstration sur la vision de l’évangélisation portée par le pape Paul VI : “ [Il] nous rappelle que nous devons éviter la tentation de penser que seul le témoignage de notre vie suffit à évangéliser. Comme il le dit, la Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie doit être tôt ou tard proclamée par la parole de vie !”

Pour le Cal Lacroix, Primat du Canada, ce manuel est “véritablement brillant, concret et stimulant. Je crois que c’est la voie dans laquelle le Seigneur veut conduire son Eglise”. A lire et à faire lire, donc.

 

“La paroisse était presque parfaite”, Anne Kurian

Si vous trouvez ces deux ouvrages trop audacieux pour vos lectures de plages, vous pourrez toujours faire un détour par le dernier roman de la journaliste Anne Kurian : “La paroisse était presque parfaite” (Quasar) :

“Quand Samuel Favre, journaliste athée à l’affût du scandale, décide d’enquêter sur l’église Saint-Hugues, il ne s’attend pas à tomber sur un microcosme si divers… et divisé. Pourtant, le bon père Luc travaille à un grand plan de réforme missionnnaire, censé donner un souffle nouveau à sa paroisse. Mais le vent va se mettre à souffler plus fort que prévu… et dans des directions que personne n’attendait”.

Une plongée dans l’univers paroissial, pleine d’humour et d’émotion, dans laquelle se retrouveront nombre de fidèles… L’éditeur prévient, d’ailleurs : “que le lecteur qui ne se retrouve pas dans les paroissiens de Saint-Hugues leur jette la première pierre !”

 

Bonne lecture à tous, en attendant une rentrée missionnaire !

 

Alain