L’étoile les précédait !

Dites, chers internautes, pour entrer en  2020, comme ça  juste une question : si les mages s’étaient contentés de voir l’étoile de leur balcon, sans prendre route ?

S’ils s’étaient repliés dans  le confort d’une magnifique découverte  sans en assumer, d’abord pour eux-mêmes, la bouleversante conversion ?

S’ils s’étaient drapés dans leur statut de sages,  sans prendre le risque de rencontrer Hérode, son trouble  et sa rancœur ?

S’ils s’étaient satisfaits de la vérification historique auprès  des scribes et des  grands prêtres de Jérusalem, sans chercher davantage à rejoindre Bethléem dans sa prophétique petitesse ?

Si les mages avaient vécu  ce qui,  si souvent, habite nos esprits et nos cœurs : croire qu’on a fait le tour de la question parce qu’on en a découvert un aspect. Penser que l’on maîtrise sa destinée. S’illusionner du confort des écrans.

Ne pas accepter qu’un Dieu sauve l’humanité en se faisant infiniment petit.

Banaliser la notion de voyages. Confondre mondialisation et catholicité.

L’Epiphanie bouleverse ces codes !

Elle est Christ pour tous les hommes !

Elle est humilité de Celui qui, ayant trouvé Dieu se prosterne devant Lui. Lui offre or, encens et myrrhe les plus évocateurs  de sa foi. Et reprend inlassablement route pour le chercher encore et toujours dans le concret de sa vie.

L’Epiphanie ne se réduit pas au doucereux “tirage à la galette”  cherchant qui sera roi éphémère, si sympathique et convivial que puisse être ce moment.

L’Epiphanie peut prendre tout 2020 sous son aimante étoile.

Les mages n’ont jamais possédé l’étoile.

Elle les précédait. Et dès lors, ne pouvait décevoir l’humanité.

Que 2020 nous donne de  convertir nos pratiques. Le sociologue Philippe Breton décrit notre société comme “fortement communicante, mais faiblement rencontrante”.

Bonne marche à l’étoile ! Elle nous montrera Dieu en nos frères et nos frères en Dieu.

Mgr Bernard Podvin
Missionnaire de la Miséricorde